14 Avril 2016, 15h au Tribunal d’Instance de Florac…..

Ils sont 11 jeunes âgés de 13 à 20 ans. Ils sont garçons et filles d’origines diverses, ils sont en robes de magistrats et d’avocats. Ils ont en commun d’être placés dans un foyer au cœur de Marseille et ils participent depuis le mois d’octobre à un projet de simulation de procès.

Ils ont choisi un thème, celui des discriminations dont ils se disent souvent victimes, en raison de leur âge, de leur couleur de peau, de leur condition sociale.

Ils répètent, font des exercices oratoires, enrichissent leurs personnages et construisent leur plaidoiries et réquisitoire. Ils apprennent à conduire une audience et plus exactement conduire le débat judiciaire qui oppose Mme TIFCOURT à Malika NOUR et Emilie CASSAGNE deux jeunes étudiantes qui se sont vues refuser la location d’un appartement loué 15 jours plus tard à Mr et Mme GUIGNOL.

Au travers de ce projet intitulé « Comment fonctionne la justice en France ? Comprendre pour pouvoir dire et agir en tant que citoyen », ces adolescents ont participé avec leur enthousiasme, leurs parcours parfois « cabossés », leur créativité et leur curiosité à une expérience vivante d’apprentissage et d’appropriation du débat judiciaire, de la difficulté de juger, de faire et travailler ensemble, de construire une parole et de la porter en public.

Le résultat de ce travail au long cours sur la question de la justice et des difficultés à rendre justice mené pendant 10 séances préparatoires a donc conduit à l’incarnation des rôles des différents acteurs du procès. Ils s’en sont très bien sortis et le silence qui régnait dans la salle d’audience du Tribunal de Florac donnait la mesure du sérieux des différents protagonistes et de l’intérêt porté par l’assistance à ce débat conduit dans le prétoire par ces adolescents qui, il y a 6 mois, n’avaient aucune notion ni connaissance du fonctionnement de l’institution judiciaire.

Voilà, s’il en était besoin, la démonstration supplémentaire que la mise en jeu et la mise en commun dynamique et responsabilisante des connaissances permet à tous et à chacun de développer l’autonomie, l’initiative, la prise en compte des points de vue des différents acteurs ainsi que l’esprit critique, tous ces processus de pensées fondamentaux qui constituent le socle d’une citoyenneté active.

L’expérience a été filmée dans son ensemble pour donner lieu à un film documentaire réalisé par Daniela Lanzuisi qui sera terminé à la fin de l’année 2016. http://www.shellac-altern.org/films/170

Les photos arrivent bientôt....

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