Récemment, l’association Recherches et Solidarités [1] a publié un rapport intitulé "Associations face à la conjecture et aux emplois d’avenir". Réalisé sur un échantillon de près de 1700 responsables d’association, l’objet ici est d’évaluer l’intérêt porté par le milieu associatif aux nouveaux contrats d’insertion destinés à la jeunesse.

Si les associations répondent en majorité présentes à l’appel du Gouvernement, elles ne sont pas moins portées par de nobles valeurs, comme tendre au "renforcement de leurs équipes", "donner sa chance à un jeune sans qualification" ou encore "démontrer les valeurs citoyennes du secteur associatif".

Néanmoins, ces élans de citoyenneté trouvent vite leurs limites, et des freins à cet optimisme sont révélés par ce comité d’experts. Principale difficulté, les zones d’ombre planant sur le cadre légal du contrat : les associations dénoncent un manque d’informations essentielles sur l’exécution du contrat (formation, accompagnement interne, responsabilité de l’employeur) et craignent la portée de l’expression "jeune peu ou pas qualifié" dont découlerait l’obligation d’embaucher une personne avec un niveau trop faible de qualification.
Plus dans l’air du temps, beaucoup de ces associations commencent à ressentir des difficultés financières (contraction du bénévolat, concurrence accrue entre les associations qui sont de plus en plus nombreuses, la raréfaction du soutien des collectivités publiques et de l’Etat) et ignorent si elles seront capables de pérenniser l’emploi (pour près de 71% des associations interrogées).
Enfin, les rédacteurs redoutent que cette initiative ne soit accompagnée d’un effet d’aubaine puisqu’au terme de leurs recherches apparaît que la majorité des associations particulièrement intéressées par l’embauche d’un jeune en contrat emploi d’avenir sont des associations en difficultés, ce qui est loin d’être "le cadre idéal pour une première expérience professionnelle" souligne le rapport.

Mais pas de quoi crier panique à bord, finit par conclure l’étude, si les Fédérations d’associations et d’autres institutions publiques (Dispositif Local d’Accompagnement, DRJSCS [2]) jouent leur rôle d’accompagnateur auprès des bénévoles ou salariés désignés comme tuteur.
De plus, un suivi du dispositif sera organisé au sein du Comité de Pilotage National placé sous l’autorité de la DRJSCS et de la Sous Direction à l’emploi et à la formation de la Direction des Sports.
Enfin, les associations trouvant leur intérêt dans ces emplois d’avenir s’estiment prêtes à s’associer entre elles ou à former des Groupes d’employeur prêts à accueillir un poste répondant à des besoins précis et permettant de partager les responsabilités et les risques éventuels.

Le rapport établit donc un nombre compris entre 25 000 et 30 000 emplois d’avenir créés à l’initiative du secteur associatif. Toutefois, ce résultat fera l’objet d’une réévaluation en mai 2013 à l’issue d’une prochaine enquête.

Pour consulter le rapport : http://www.jursieditions.fr/upload/...

[1Réseau associatif d’experts constitué afin de mieux faire connaître en France toutes les formes de solidarité au bénéfice de tout intéressé et des acteurs du secteur associatif et de l’ESS.

[2Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale